Bisons into the wild !

Le projet

L’objectif est de réintroduire - d’ici 2024 - un troupeau de 300 bisons dans les Carpates méridionales. Jamais une opération d’une telle ampleur n’a déjà été menée. 

Pour ce projet, le Domaine des Grottes de Han ainsi que d’autres Réserves naturelles européennes se sont associées à des partenaires prestigieux comme le WWF Roumanie, WWF Belgique et Rewilding Europe. En termes d’organisation du transport, Flaxfield Nature Consultancy est aussi un partenaire essentiel. 

Ce mois de juin 2015, 18 bisons dont 6 du Domaine des Grottes de Han, rejoindront les Carpates méridionales dans une zone d’acclimatation (15 ha). Ils seront ensuite amenés dans une zone voisine de réensauvagement (±160 ha). Ces premières phases permettront aux bisons de s'acclimater progressivement à la vie sauvage et de former une solide structure sociale au sein du troupeau. La réintroduction proprement dite se déroulera sur le site Natura 2000 des montagnes de Tarcu, s’étendant sur près de 59.000 hectares. Cette magnifique région abrite également des ours et des loups.

Il y a un an, 17 bisons - dont 2 en provenance des Grottes de Han - ont déjà été réintroduits dans cette zone. Ceux-ci se sont adaptés avec succès. Ils sont aujourd’hui prêts à vivre à l'état sauvage. Le 13 juin, ils seront les premiers bisons d'Europe à errer librement dans les Carpates méridionales depuis plus de 200 ans. Ce sera également le premier groupe aussi important à être relâché dans la Nature. 

Une fois libérés, ces bisons ne seront plus alimentés ou pris en charge par l’Homme. Ils feront ainsi partie intégrante de l'écosystème naturel. Ce 13 juin ne sera pas seulement un grand événement local. Ce sera aussi un moment unique pour la conservation du bison européen. 

Pourquoi réintroduire le bison dans les Carpates ?

- Car bien que ce soit le plus grand mammifère terrestre sauvage d’Europe, l’espèce est extrêmement menacée. 

- Car leur mode de vie, de déplacement et d’alimentation aident à l’amélioration et à la diversification du milieu naturel dans lequel ils sont implantés. 

- Car leur arrivée va booster l’économie régionale. Elle permet aux populations locales de diversifier leurs activités, notamment par le développement de projets écotouristiques (hébergements, circuits-découverte...).   

Le Domaine des Grottes de Han et les programmes de réintroduction

Depuis sa création, le Domaine a toujours veillé à allier "émerveillement" et "préservation de l’environnement et des animaux de nos régions". La réintroduction d’espèces menacées fait donc partie intégrante de ses missions. 

Depuis plus de 15 ans, la collaboration entre le Domaine et Flaxfield Nature Consultancy a permis de réintroduire dans plusieurs pays des aurochs, des tarpans, des bisons d’Europe et des chevaux de Przewalski.

La Réserve est aujourd’hui un endroit de prédilection pour l’élevage et la préparation de grands herbivores à la réintroduction dans la Nature. 

Le tout premier projet de réintroduction d'animaux auquel le Domaine a participé remonte à 1999 lorsqu’un bison de la Réserve rejoint la réserve naturelle d'Okski, en Russie, dans le cadre d'un vaste projet du WWF.

Depuis, chaque année, plusieurs grands herbivores du Domaine retrouvent la liberté et participent à la préservation de leur espèce. 

Les partenaires varient d’un projet à l’autre mais Flaxfield Nature Consultancy est aujourd’hui la clé de voûte de tous ces programmes.

En 2010, la bisonne Araneta quitte la Réserve de Han-sur-Lesse vers les montagnes du Rothaagebirge en Allemagne. Depuis, elle a mis au monde plusieurs petits, dont le premier bisonneau sauvage en Europe Occidentale depuis plus de 400 ans. Une véritable fierté pour la Réserve et ses partenaires.

Suite à ce beau succès, le Domaine des Grottes de Han est sollicité par de nombreux parcs et zoos souhaitant relocaliser leurs animaux en surplus. La Réserve les héberge et les prépare avec soin à la réintroduction.   

Une espèce en péril

Jusqu’au Moyen-Âge, le bison d'Europe était très répandu sur tout le continent européen. Leur disparition - après la Première Guerre Mondiale - est principalement due à la chasse humaine et à la régression de ses habitats, concurrencés par l'agriculture.

À la fin des années 1920, les seuls bisons d'Europe encore en vie (54, dont 29 mâles et 25 femelles) ne survivaient plus qu'en captivité. 

Aujourd’hui, on compte un peu plus de 3.000 individus sauvages dans le monde. Le bison européen est ainsi plus rare à l’état sauvage que le rhinocéros noir en Afrique ! 

Le bison, partie intégrante de l’héritage naturel roumain et de l’identité nationale

En Roumanie, on retrouve le bison dans de nombreuses légendes, mythes, histoires et toponymes. La région des Carpates était le dernier bastion des bisons en Roumanie. La Roumanie est le 9e pays du continent européen à jouir d’une population de bisons en liberté. On en trouve également en Lettonie, Lituanie, Biélorussie, Ukraine, Pologne, Slovaquie, Russie et Allemagne.

Depuis la naissance du projet, WWF-Roumanie et Rewilding Europe travaillent étroitement avec la population locale ainsi qu’avec des entrepreneurs, des services forestiers, des organisations en charge de la chasse et du tourisme aux niveaux local, régional et national. Des habitants de la région ont été formés au rôle de rangers et de guides. Les bisons sont donc accueillis avec grand enthousiasme par les habitants.  

Qui sont les heureux élus ?

Tout d’abord, il y a la bisonne Graziela, née à Han-sur-Lesse. Ensuite, Jolon et Josephine, nés à Bielefeld (D) et pré-acclimatés à Han-sur-Lesse durant un an. 

Quant à Kiwi, elle provient de Kiel. N’oublions pas Spicegirl et Spelina provenant toutes deux de Springe. Ces 3 bisonnes sont arrivées au Domaine des Grottes de Han le 21 mai dernier.

Le grand Jolon aura donc la chance d’être entouré de 5 femelles.